La télémédecine révolutionne l'accès aux soins, grâce aux consultations et suivis médicaux à distance. Grâce aux technologies de télécommunication, cette pratique facilite la vie des patients, notamment dans les zones isolées, et optimise l'organisation des professionnels de santé. Néanmoins, elle ne se substitue pas à la médecine traditionnelle et son développement suscite encore des questionnements.
En quoi consiste la télémédecine ?
La télémédecine désigne un ensemble de pratiques médicales qu’il est possible d’effectuer à distance grâce aux technologies de télécommunication.
Définition de la télémédecine
La télémédecine désigne une forme de pratique médicale à distance qui s’appuie sur la technologie. Elle permet de mettre en relation un patient et un ou plusieurs spécialistes de la santé, et de répondre à la fois aux besoins de la population et des professionnels de santé.
Quels actes sont pratiqués en télémédecine ?
En France, la télémédecine se décline, le plus souvent, en cinq actes :
- La téléconsultation, avec rendez-vous en ligne, a lieu grâce à un logiciel ou à une application d’appel en visio.
- La téléexpertise permet aux professionnels de santé de collaborer à distance et de solliciter ainsi les avis de leurs collègues à distance.
- La télésurveillance sert à suivre l’état de santé d’un patient sans se déplacer.
- La téléassistance médicale permet aux personnes fragiles de bénéficier d’une aide médicale à distance, ce qui peut faciliter le maintien à domicile d’une personne âgée, par exemple.
- La régulation médicale, davantage utilisée par les services d’urgence, permet la pratique d’un acte médical à distance par un médecin régulateur dans une situation d’urgence.
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Quels sont les avantages et les limites de la télémédecine ?
Le principal avantage de la télémédecine repose sur la dématérialisation, qui dispense le patient ou le professionnel de santé de se déplacer. Néanmoins, cette pratique ne se substitue pas à la médecine traditionnelle et est encadrée par une réglementation stricte.
Télémédecine : les avantages de la dématérialisation
En tant que dispositif de « e-santé », la télémédecine représente une manière nouvelle de soigner, s’appuyant sur l’accès généralisé à Internet et la fluidité des connexions, jusque dans les milieux ruraux. En plus de répondre aux mêmes exigences de qualité et de sécurité que la médecine traditionnelle, la télémédecine a l’avantage d’être « dématérialisée » et de s’affranchir des barrières géographiques.
La consultation ou le suivi a lieu en ligne : un avantage de taille pour les personnes âgées qui rencontrent parfois des difficultés à se déplacer, mais aussi pour les patients atteints d’une maladie chronique nécessitant un suivi régulier, voire quotidien. Loin de déshumaniser les liens entre le médecin et le patient, la télémédecine améliore le niveau de qualité des soins et l’accompagnement à domicile.
La télémédecine constitue ainsi un élément de réponse à la question des déserts médicaux, de plus en plus préoccupante en France. De plus, elle peut permettre d’optimiser l’emploi du temps des médecins, régulièrement confrontés aux désistements de patients et aux annulations de rendez-vous au dernier moment. Un moyen efficace de désengorger les cabinets des médecins et les services d’urgences, parfois sollicités sans nécessité.
Par ailleurs, cette pratique permet d’établir simplement un premier contact avec le patient, et de le diriger vers le bon spécialiste qui effectuera un diagnostic précis, possible uniquement lors d’une rencontre physique. Elle est aussi utile aux patients qui souhaitent remplir des formalités simples sans se déplacer, comme obtenir un renouvellement d’ordonnance.
Les limites de la télémédecine
La télémédecine ne se substitue pas à la médecine traditionnelle : les soins ne font que s’adapter aux évolutions technologiques actuelles. En quelques clics, chacun peut accéder à la téléconsultation et se rassurer sur ses symptômes, ou poursuivre son parcours de soins en consultant le bon médecin. Néanmoins, elle ne peut complètement remplacer la consultation physique.
Jusqu’à récemment, les consultations à distance n’étaient pas prises en charge par la Sécurité sociale. Conséquemment à l’état d’urgence sanitaire instauré par la crise de la Covid-19 en 2020, les règles ont néanmoins été assouplies et la téléconsultation, ainsi que les soins prescrits à distance, sont désormais pris en charge dans les conditions habituelles de l’Assurance maladie.
Cependant, une réglementation particulière s’applique pour les arrêts de travail. Un arrêt prescrit à distance par un autre praticien que le médecin traitant ne peut excéder une durée de trois jours, sauf si le patient est en mesure de prouver l’impossibilité de se déplacer. En dehors de cette exception, si l’arrêt excède trois jours, le patient ne pourra être indemnisé. La règle des trois jours s’applique également aux prolongations d’arrêt de travail et ne peut être prescrite que par le médecin à l’origine de l’arrêt initial.
Quelles sont les pratiques des Français vis-à-vis de la télémédecine ?
La téléconsultation s’est largement développée en France à partir de 2020, lors des différents confinements. Les téléconsultants sont souvent jeunes et habitent généralement en zone urbaine, même si la pratique progresse dans les zones rurales, plus touchées par la désertification médicale. De plus, un pourcentage non négligeable de téléconsultants n'est pas couvert par la Sécurité sociale (4 %) et n’ont pas de médecin traitant déclaré, ce qui souligne une certaine précarité.
On observe aussi des pratiques évolutives. La téléconsultation, bien qu’essentiellement réalisée auprès de médecins généralistes et sur rendez-vous, s'étend à des horaires atypiques, notamment la nuit et le week-end. Cette évolution met en exergue le recours à la télémédecine en dehors des horaires d’ouverture des cabinets médicaux. Un moyen pour les patients de consulter en dehors de leurs heures de travail.
Des enjeux transfrontaliers commencent également à se dessiner. La possibilité de téléconsulter à l'étranger ouvre de nouvelles perspectives, mais pose également des questions éthiques et réglementaires. Toutefois, l’absence de contraintes géographiques crée de nouvelles dispositions vis-à-vis de l’Outre-Mer, puisque le décalage horaire rend possible la téléconsultation de nuit en métropole et réciproquement.
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