10 décembre 2025 • FED Legal • 1 min

Entretien avec Saam Golshani


Saam Golshani ne devait pas être avocat. Pourtant, le destin en a décidé autrement.

Aujourd'hui, Saam est avocat associé chez White & Case LLP.

Pour ce dernier épisode de "Voies d'avocats", Saam retrace pour nous son parcours professionnel.

Tout au long de l'interview, il revient sur des points essentiels :

- Comprendre l'essence même de ce métier
- Les raisons qui l'ont poussé à se tourner vers l'internationalisation
- Comment appréhender l'évolution du métier

Pour découvrir le témoignage de Saam, c'est juste en-dessous.

Principaux enseignements

  • Saam Golshani estime que sa carrière juridique l’a choisi, plutôt que l’inverse.
  • Malgré les évolutions du secteur, il reste confiant dans son choix de devenir avocat.
  • Il défend l’idée de concilier une bonne collaboration avec son développement professionnel personnel.
  • Les cabinets internationaux offrent des perspectives de carrière différentes des structures françaises.
  • Son expérience lui a appris des choses précieuses qu’il aurait aimé savoir avant d’entrer dans la profession.
  • Rester authentique tout en se développant professionnellement est essentiel pour s’épanouir dans sa carrière.


Pourquoi avoir choisi le métier d'avocat ?

0:13 Motivation pour devenir avocat
“C'est le métier d'avocat qui m'a choisi”

Saam Golshani revient sur son entrée dans la profession juridique en expliquant que le destin a joué un rôle important dans son parcours. Plutôt que d’avoir choisi activement de devenir avocat, ce sont les circonstances et les opportunités qui l’ont guidé vers ce métier, au point d’avoir le sentiment que la profession l’a choisi, plus que l’inverse.

Cette vision révèle une approche assez philosophique de son cheminement et met en lumière une réalité fréquente : nos trajectoires professionnelles ne sont pas toujours le fruit d’un plan parfaitement construit, mais aussi d’opportunités inattendues et de choix faits au fil de l’eau.

Avec l'évolution du métier, referiez-vous le même choix ?

0:59 Et si c'était à refaire ?
“Je referais le même choix”

Interrogé sur le fait de refaire le même parcours malgré les évolutions du métier, Saam répond oui, sans hésitation. Malgré les changements importants que le secteur juridique a connus ces dernières années, il reste convaincu que devenir avocat était le bon choix pour lui, autant sur le plan personnel que professionnel.

Cette séquence montre son attachement durable à la profession et sa capacité à s’adapter aux transformations du marché. Sa conviction suggère que, malgré les défis et les mutations du métier, il continue d’y trouver du sens et de la satisfaction, notamment dans un environnement international.

Collaboration libérale, vraiment ?

1:13 Vraiment indépendant ?
“La collaboration libérale est particulière”

Saam évoque la spécificité de la collaboration libérale dans la profession d’avocat, et les dynamiques propres à cette relation de travail. Il explique que la notion d’« indépendant » ne se vit pas tout à fait comme dans d’autres secteurs car il y a des codes, des attentes et des limites qui rendent ce statut à part.

Cette partie met en évidence la complexité des relations professionnelles en cabinet : être à la fois autonome dans sa pratique, tout en étant intégré à une structure avec ses règles et ses exigences. Comprendre ces mécanismes est, selon lui, déterminant pour bien se développer.

Comment rester un bon collaborateur sans sacrifier son développement ni se limiter à un rôle convenu ?

1:28 Se développer et être un bon collaborateur
« Ne pas s’enfermer dans une cage dorée et un simple schéma de bon élève. »

Saam partage un conseil important : rester un collaborateur fiable ne doit pas se faire au détriment de son évolution personnelle. Il met en garde contre le piège du « bon élève », c'est-à-dire celui qui exécute parfaitement, mais sans prendre d’initiative, sans développer sa pensée critique ni construire sa propre identité professionnelle.

Son message est de trouver un équilibre entre répondre aux attentes et tracer sa voie. Il invite à éviter la « cage dorée », un confort apparent qui peut, à long terme, limiter l’apprentissage, l’autonomie et la progression. Pour lui, les trajectoires les plus solides sont celles qui combinent collaboration, initiative et authenticité.

Pourquoi viser une carrière en cabinet international plutôt qu’en structure française ou en entrepreneuriat ?

1:48 Cabinet international VS français
« Les structures internationales offrent une perspective différente. »

Saam explique son choix de poursuivre un parcours vers l’association dans un cabinet international plutôt que de rejoindre un cabinet français ou de lancer sa propre structure. Il met en avant les avantages et les perspectives spécifiques des cabinets internationaux, qui offrent un environnement et des opportunités différents des structures locales.

Son raisonnement montre que le choix de l’environnement professionnel est aussi une décision stratégique. Le contexte international influence la pratique, les relations clients et les trajectoires d’évolution, et cela correspondait davantage à ses objectifs et à sa manière de se projeter.

Qu'auriez-vous aimé savoir avant de devenir avocat ?

2:16 Et avant de devenir avocat ?

Dans cette dernière partie, Saam partage des réflexions personnelles sur ce qu’il aurait aimé comprendre plus tôt, avant de se lancer dans la profession. Il évoque des apprentissages issus de l’expérience – des éléments qui ne sont pas toujours couverts par les études, mais qui font une vraie différence dans la pratique quotidienne.

Ces retours d’expérience sont précieux pour les futurs avocats, car ils permettent de réduire l’écart entre la formation théorique et la réalité du métier. En partageant cela, Saam montre une volonté de transmettre et d’aider les plus jeunes à aborder leur carrière avec plus de lucidité et d’efficacité.

Pour aller plus loin : Entretien avec Emmanuelle Porte, Associée chez Bird & Bird

FAQ 

1. Comment devient-on avocat en cabinet et est-ce toujours un « choix » planifié ?

Pas forcément. Beaucoup de parcours se construisent par opportunités, rencontres et circonstances. En cabinet, ce qui compte ensuite, c’est votre capacité à saisir les dossiers, à apprendre vite et à vous adapter à un environnement exigeant. Le chemin peut être progressif, mais il devient cohérent dès lors que vous identifiez ce qui vous motive dans la pratique.

2. La collaboration en cabinet, c’est quoi exactement ?

La collaboration (souvent libérale) est une relation particulière : vous êtes autonome dans votre exercice, tout en travaillant au sein d’une structure avec des règles, des méthodes et des attentes. Cela crée un équilibre à trouver entre indépendance et intégration. Comprendre ces codes dès le début aide à mieux gérer la charge de travail, les priorités et la relation avec les associés.

3. Comment rester un bon collaborateur sans se brider dans sa progression ?

L’objectif n’est pas d’être uniquement « le bon élève » qui exécute mais de construire votre identité professionnelle. Pour évoluer, il faut apprendre, bien délivrer… et aussi prendre de l’initiative, développer votre réflexion, proposer, et progressivement gagner en autonomie. Évitez la « cage dorée », un confort apparent qui vous enferme dans un rôle très sécurisant, mais peu évolutif.

4. Cabinet international ou structure française : quelles différences au quotidien ?

Les cabinets internationaux offrent souvent une exposition différente : dossiers cross-border, méthodes plus standardisées, plateformes multi-expertises, et parfois des perspectives de carrière plus « structurées ». Les structures françaises peuvent proposer d’autres avantages : proximité, agilité, accès plus direct à certains associés, ou une culture différente. Le bon choix dépend de votre projet, de votre personnalité et du type de pratique que vous visez.

5. Quels conseils clés pour être épanoui et durer en cabinet ?

Gardez votre authenticité tout en vous professionnalisant, c’est un vrai levier de satisfaction. Travaillez votre adaptabilité, apprenez les codes du cabinet, et faites régulièrement le point sur votre trajectoire (ce que vous voulez apprendre, vers quoi vous voulez aller). Et surtout, ne sous-estimez pas le facteur humain car l’équipe et la relation de travail sont souvent décisives pour tenir sur le long terme.