La place de l'intérim dans le marché de l'emploi en 2025

05 juin 2025 • FED Group • 1 min

Un contexte économique incertain, un marché du travail en mutation

En 2025, le marché de l’emploi traverse une période d’incertitude. Entre pénurie de compétences, instabilité économique et exigences accrues des candidats, les entreprises doivent continuellement s’adapter pour rester compétitives. Dans ce climat tendu, l’intérim émerge comme un levier stratégique, à la fois pour les recruteurs et les talents.

Selon la dernière étude de FED Group, réalisée entre février et avril 2025 auprès de plus de 700 candidats et décisionnaires RH, l’intérim occupe désormais une place centrale dans les dynamiques d’emploi. À la croisée des chemins entre flexibilité, montée en compétences et réponse immédiate aux besoins du marché, il s’impose comme une solution d’avenir… à condition de dépasser certains freins.



 Chiffres clés : perception et usage de l’intérim

D’après l’étude, 57 % des candidats ont déjà réalisé une mission en intérim. Parmi eux :

  • 31 % ont effectué des missions d’1 à 3 mois,
  • 28 % entre 3 et 9 mois,
  • 24 % ont eu des expériences de plus de 9 mois.

L’intérim n’est donc plus réservé aux missions très courtes. Il tend à s’inscrire dans des parcours professionnels plus longs, parfois même construits autour de cette forme d’emploi.

Cependant, certains chiffres laissent à penser que l’offre ne couvre pas encore totalement les besoins ou aspirations des candidats. En effet, 43 % des candidats n’ont jamais eu recours à l’intérim. Les deux principales raisons évoquées sont le manque d’opportunités disponibles (65 %) et la préférence pour des CDI ou CDD (24 %).


Motivations : flexibilité, découverte et montée en compétences

Parmi les candidats ayant expérimenté l’intérim, les motivations sont claires et stratégiques :

  • Découverte d’entreprises variées : 45 % l’utilisent pour tester plusieurs structures,
  • Développement des compétences : 44 % voient l’intérim comme un accélérateur d’expérience,
  • Souplesse dans le choix des missions : 34 % apprécient la flexibilité.

Parmi ces atouts, découvrir de nouvelles structures séduit particulièrement les professionnels du médical (70 %), de l’ingénierie (48 %), de la finance et du commerce (47 %). Quant à ceux du juridique, des RH, de la supply chain ou encore de l’IT, l’intérim est surtout un moyen de muscler leur employabilité.


Point de vue des recruteurs : un outil d’agilité RH

Côté entreprises, les décisionnaires RH confirment l’intérêt croissant pour l’intérim. Les principales raisons de recours sont :

  • l’accroissement temporaire d’activité,
  • le remplacement de salariés absents,
  • la disponibilité immédiate et la rapidité de recrutement.

Toutefois, des freins demeurent pour les entreprises :

  • pénurie de profils adaptés, surtout dans le BTP, la santé et l’informatique,
  • difficulté à fidéliser les intérimaires,
  • coût élevé de certaines missions.


Les freins côté candidats : sécurité, régularité et revenu

Malgré ses atouts, l’intérim continue de pâtir d’une image précaire. Les principaux obstacles cités par les répondants sont :

  • le manque de sécurité de l’emploi (43 %),
  • la difficulté à trouver des missions régulières (38 %),
  • l’instabilité des revenus (36 %).

Ces freins sont accentués dans certains secteurs comme les RH, le juridique, ou encore l’IT, où les profils qualifiés hésitent à s’engager sans perspectives solides.


L’intérim : simple transition ou vraie stratégie de carrière ?

Si l’intérim est encore perçu comme une solution de travail précaire, de plus en plus de candidats le considèrent comme une alternative viable à long terme. 64 % des répondants estiment qu'il peut offrir une véritable carrière à condition que les opportunités soient adaptées au secteur d’activité. Près d’1 sur 3 y voit même un tremplin vers un CDI ou CDD. Flexible, il répond aussi aux nouvelles attentes d’autonomie, d’adaptabilité et d'équilibre entre vie professionnelle et personnelle des candidats.  


Les leviers de croissance pour les années à venir

52 % des professionnels estiment que l’intérim occupera une place plus importante sur le marché de l’emploi en 2025. Selon les répondants, trois secteurs vont particulièrement propulser l’intérim en 2025 : le BTP (47 %), l’ingénierie (36 %) et la supply chain (35 %).

Pour que l’intérim devienne une solution durable, les entreprises doivent, d’après les candidats, relever plusieurs défis : proposer plus de flexibilité et adapter leurs offres (72 %), offrir une meilleure stabilité (49 %), améliorer la sécurité en proposant plus d’opportunités vers un CDI (60 %), offrir de meilleurs avantages sociaux, retraite, mutuelle (40 %).

D’autres facteurs clés sont à prendre en compte comme la digitalisation des processus de recrutement (47 %), la hausse des reconversions professionnelles (59 %) ou encore une meilleure reconnaissance de la valeur des missions.

Les entreprises sont donc appelées à repenser leurs politiques RH pour offrir plus de stabilité et de perspectives à leurs intérimaires.



En conclusion : l’intérim, une réponse pertinente aux défis du marché

Alors que 52 % des professionnels estiment que l’intérim prendra une place plus importante dans les années à venir, il apparaît clair que ce mode d’emploi ne se limite plus à une solution de transition.

« L’intérim joue désormais un rôle central dans un marché du travail en mutation. Il répond aux besoins immédiats des entreprises et constitue un véritable outil de construction de carrière pour les candidats. »

Pour s’imposer durablement, l’intérim doit encore faire évoluer les mentalités et offrir un cadre plus stable et valorisé. Mais à n’en pas douter, en 2025, il incarne un pivot stratégique du nouveau marché de l’emploi.

Pour en savoir plus sur l'intérim : 

- Écoutez l’épisode de notre podcast Voix de recruteurs : L’intérim, la dernière roue du carrosse ? Pas forcément !

- Regardez nos vidéos pour trouver toutes les informations au sujet de l’intérim.